Couverture et résumé du livre
Le monde est une mascarade où le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir: le monde n’a guère changé. On rencontre toujours – moins les moustaches – dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l’arrivisme et du sexe. Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l’odieux Duroy : « Bel-Ami, c’est moi. » Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l’athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l’amant et le négrier d’une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd’hui. – Source : Babelio
Sur ces joyeuses paroles, abordons ensemble un des six romans de Maupassant qui ont marqué la littérature française, à savoir Bel-Ami, paru en 1885 ! Il s’agit d’un roman réaliste qui raconte l’ascension de George Duroy, fils de paysans vivants à Rouen, qui devient parisien nommé George Du Roy de Cantel.
Mes premières impressions
Le narrateur est externe, mais nous suivons du début à la fin ce protagoniste, comme une bonne étoile au-dessus de sa tête. J’aime beaucoup lire ce genre de romans du XIXe siècle, le style me plaît (presque) toujours. Bel-Ami n’est pas un gros coup de cœur pour ma part, pourtant j’ai trouvé de nombreux bons points qui me donnent envie de vous faire découvrir ou redécouvrir cette histoire.
Ce que j’ai apprécié
~ Le style, forcément ! Entre deux scènes de dialogue magnifiquement ficelées, nous avons le plaisir de retrouver des passages magnifiques tels que celui-ci :
« Clotilde l’appelait aussi : « Mon chéri, mon petit, mon chat. » Ces mots lui semblaient doux et caressants. Dits par l’autre tout à l’heure, ils l’irritaient et l’écœuraient. Car les paroles d’amour, qui sont toujours les mêmes, prennent le goût des lèvres dont elles sortent. »
Bel-Ami, Guy de Maupassant (1885) – extrait chapitre V.
Le roman de Maupassant, composé de deux parties, respectivement de huit et neuf chapitres, se veut clair et construit. Au départ, il a été publié sous forme de feuilletons dans le quotidien Gil Blas, très connu à l’époque et disparu à la fin des années 30.
~ Les émotions que suscitent les personnages, hormis George Du Roy ! Dans la catégorie des personnages détestables, il entre à pieds joints dans mon classement fictif ! Opportuniste, avide d’argent, jaloux comme pas possible de la richesse d’autrui, et surtout il est le genre d’hommes qui balayent ses amis et ses conquêtes d’un revers de la main ! Je ne dévoilerai pas la fin de l’histoire, mais… je m’y attendais mais j’aurais bien voulu une énorme chute encore de sa gloire !
Un souvenir marquant
~ Les quelques passages où les personnages contemplent la toile qu’a achetée M. Walter dans la dernière partie du roman m’a beaucoup émue. Je me suis fait ma propre idée de ce tableau, et lire les effets qu’ils produisaient sur chacun des personnages m’a bouleversée, honnêtement. Le personnage le plus sensible, à mon sens, c’est M. Walter. Sa situation a fait de l’écho en moi qui me suis en partie retrouvée en elle, et la voir dans un tel état face à ce tableau mystique ne m’a pas fait beaucoup de bien, et c’est justement pour ça que j’aime ce passage !
Quel lectorat ?
Selon moi, cette lecture conviendrait à tout le monde, le roman date seulement d’environ 140 ans, l’écriture est parfaitement compréhensible, bien qu’il y ait de nombreux mots qu’on n’utilise plus (normal, c’est l’évolution de la langue [j’en parlerai peut-être un jour d’ailleurs]). J’ai 20 ans et déjà collégienne j’ai beaucoup aimé me plonger dans d’autres romans de la même époque.
Qui est Maupassant ?
Guy de Maupassant a marqué la littérature française par ses six romans, dont « Une vie » (1883), « Bel-Ami » (1885), « Pierre et Jean » (1887-1888, avec sa célèbre préface dans laquelle il expose sa vision du roman naturaliste et critique le genre de l’étude psychologique), et surtout par ses nouvelles (parfois intitulées contes) comme « Boule de suif », qui l’a fait connaître, les « Contes de la bécasse » (1883) ou « Le Horla » (1887).
Source : Babelio
Ses œuvres retiennent l’attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique.
Citation de clôture
« La vie est une côte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. À votre âge, on est joyeux. On espère tant de choses, qui n’arrivent jamais d’ailleurs. Au mien, on n’attend plus rien, que la mort. »
le comte de Vaudrec – Bel-Ami, Guy de Maupassant (1885)
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